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Ana, 2016, HDF et corde cirée

Ana se compose de près de 150 pièces découpées à la scie à ruban, assemblées comme un puzzle et liées par des nœuds plats faits de corde cirée. D’étroites bandes rigides assurent le maintien à la verticale. Cette oeuvre fait partie d’une série de sculptures réalisée autour du thème de la cape, un motif réconfortant. Le titre de cette pièce vient des Anasazis, un peuple ancien de structure matriarcale ayant vécu dans la région aride des plateaux du Sud-Ouest des États-Unis. Les nœuds évoquent la végétation de ces plateaux arides.

Calla, 2017, Tiges d’acier et broches soudées

Parmi tous les insectes étonnants, les libellules sont bien fascinantes, elles qui s’arrachent si gracieuses d’une nymphe plutôt rebutante, et bien souvent mortifère puisque plusieurs meurent d’épuisement ou de dessèchement avant leur premier envol. Calla est une sculpture en acier qui reprend la forme d’une fleur simple (le lis calla en l’occurrence) tout en intégrant des motifs rappelant l’aile de la libellule afin de laisser passer la lumière.

Hybris, 2018, tiges d’acier nouées à la main

Hybris représente un Icare en chute libre, quelques minutes avant qu’il ne s’écrase. Dans la mythologie grecque, Icare est le fils de l’ingénieux architecte Dédale. Ce mythe est riche en thèmes et celui retenu est celui de l’hybris, de la transgression entre nature et culture, de la démesure qui amène les hommes à vouloir surpasser les dieux. De là la pertinence de ce mythe ancien, à notre époque où il n’est plus possible de nier la part de responsabilité des humains quant aux changements climatiques annonciateurs de grands cataclysmes naturels. Hybris évoque les conséquences écologiques induites par l’activité humaine.

Celui qui marche longtemps et lentement, 2018, tiges d’acier soudée et papier unryu undied

On a longtemps cru que les formes vivantes les plus petites seraient les mieux adaptées pour la survie. Or, il semble maintenant acquis que 40 % des espèces d’insectes sont appelées à disparaître de la surface de la terre au cours des prochaines décennies. Qu’adviendra-t-il alors de sapiens ? Disparaîtra-t-il ? Ou saura- t-il s’adapter, voire même prendre une nouvelle forme inspirée du tardigrade ? Celui qui marche longtemps et lentement est un invertébré microscopique que l’on retrouve autant dans les profondeurs marines que sur les sommets les plus hauts. Il existe depuis au moins 90 millions d’année et peut survivre trente ans sans boire ni manger et résister à des températures extrêmes et même aux radiations.

La petite île dans tous ses états, 2021, Acrylique sur HDF

Au lac Simon, se trouve une petite île. Que je prenne une photo du ciel, de l’eau ou de quoique ce soit, elle est toujours là. Sous la pluie, au soleil, encerclée de glace, sous les étoiles, à toutes les saisons, elle est toujours là, jamais pareille. Elle se clairsème avec les années. Ce mobile reprend les formes que j’affectionne tant et tente de reproduire les différents aspects sous laquelle elle m’apparaît ainsi que le paysage qui m’accompagne depuis toujours.

Que sera, sera, 2022, tiges d’acier nouées

Cette sculpture est le pendant féminin d’Hybris. Enfant, je me demandais de quoi mon avenir serait fait : serais-je jolie, heureuse en amour, et surtout, que ferais-je de ma vie? Les années ont filé et je m’inquiète surtout du temps qu’il nous reste à nous tous. Je crains que les jeunes qui grandissent aujourd’hui se disent : « il est déjà trop tard ».